Gouvernance de notre station

La gouvernance locale



Pour que tout le monde comprenne bien comment les décisions sont prises localement, il est utile de rappeler comment, et par le biais de quelles structures ou associations ponctuelles entre communes, notre vie locale s’organise.


Voici les différents niveaux de prise de décision par ordre croissant et en nombre de communes concernées :



-Un premier niveau de décision se situe au niveau de nos mairies respectives.


1) La commune nouvelle de La Plagne Tarentaise, constituée de Macôt, Bellentre, Valezan et La Côte d’Aime.


2) La commune nouvelle d’Aime, constituée d’Aime, et des villages de Granier, de Tessens, de Villette, de Montgirod- Centron, de Longefoy-Montalbert.


3) La commune de Champagny-en-Vanoise


-Un deuxième niveau se situe à l’échelon de La Plagne Tarentaise et d’Aime La Plagne, pour certains projets ou certaines opérations réalisées en commun.

La répartition du financement dans ce cas entre nos deux communes est de 80% pour la Plagne Tarentaise, 20% pour Aime La Plagne.


-Un troisième niveau se situe à l’échelon du SIGP qui est le Syndicat Intercommunal de La Grande Plagne. Ce syndicat regroupe les Communes de La Plagne Tarentaise, d’Aime La Plagne et de Champagny-en-Vanoise.

La répartition des financements au sein de cette structure est à hauteur de 72,2% pour la Plagne Tarentaise, 15,4% pour Aime La Plagne, et 12,4% pour Champagny-en-Vanoise. Il est à noter qu’au sein même de ce syndicat, il arrive que La Plagne Tarentaise et Aime la Plagne réalisent des opérations en commun, sans le concours de Champagny-en-Vanoise. Dans ce cas précis c’est à nouveau la répartition 80% et 20% qui est réalisée, comme au deuxième niveau.


-Un quatrième niveau se situe au niveau La COVA qui est la Communauté de communes des Versants d’Aime, qui, depuis le 1er janvier 2016 regroupe 4 communes : la commune nouvelle d’Aime La Plagne (créée suite à la fusion d’Aime, de Montgirod-Centron et Granier) et de ses communes associées (Longefoy, Tessens et Villette), la commune nouvelle La Plagne Tarentaise (créée suite à la fusion de Mâcot La Plagne, Bellentre, La Côte d’Aime et Valezan), et les communes de Landry et Peisey-Nancroix.


Comme tout le monde peut le remarquer, rien qu’à notre échelon local, il y a déjà matière à se perdre quelque peu… (et encore, je vous fais grâce de toutes les autres sous-structures dépendantes de celles nommées plus haut) et à perdre beaucoup de temps en réunions innombrables et redondantes, qu’il serait mieux de passer à agir et sur le terrain. À cela vous rajoutez les strates de décision qui sont justes au-dessus de celles-ci, et nos concitoyens sont perdus définitivement, et cela bien avant que l’on en soit à l’échelle du département.

La simplification annoncée est en marche, comme tout le monde peut le remarquer.

Pour tout ce qui ne dépend pas de notre pouvoir de décision, on est condamné « à faire avec ». En revanche, localement, s’il s’était agît pour nos élus lors de ces fusions de communes, de privilégier le bon sens, l’intelligence, l’efficacité et les économies, aux guerres ce clochers, aux ambitions personnelles et à l’augmentation de leurs pouvoirs respectifs, il aurait fallu aller beaucoup plus loin dans leur démarche de regroupement pour enfin ne plus avoir deux blocs qui s’opposent bien plus souvent qu’ils ne s’unissent.

Cependant, ce n’est pas cette logique qui a prévalue, car force est de constater que les fusions effectuées, pour certaines d’entre elles, ne répondent à aucune logique de territoire, et il est aisé de comprendre que les raisons qui ont poussé nos décideurs à les réaliser étaient ailleurs.

Comme la règle première en matière de regroupement de communes était celle qui consistait à avoir des limites de territoire communes pour pouvoir se fusionner, certains ont été plus « convaincants » que d’autres pour créer à leur avantage de nouvelles limites qui allaient contraindre leurs voisins à modifier leur projet initial, ainsi que le projet initial d’autres communes.

Une réelle partie de Monopoly locale, ou celui qui avait le plus de moyen « achète tous les terrains avant les autres ».

Ou sont les intérêts des habitants de notre bassin Aimerain dans tout cela ?

Chacun fait ce qu’il veut évidement, le tout étant que tous aient bien compris les enjeux de tels changements, et à nouveau, compte tenu de tous ce que l’on entend et constatons, nous sommes loin d’une adhésion totale à l’endroit de ces nouvelles organisions.

Que tous nos décideurs prennent une carte de notre bassin Aimerain, que tous regardent tout ce qu’Aime La Plagne et La Plagne Tarentaise font ensemble et ce qu’ils font d’une manière séparée, et là, ils comprendront je l’espère que s’il s’agissait de faire une fusion efficace et logique, il ne fallait faire qu’une seule et même commune de tout notre bassin Aimerain.

Nous avons beaucoup plus de choses en commun que de particularités qui imposeraient de rester séparés.

Chacun d’entre nous ne peut pas imaginer faire grand-chose sans être obligé de négocier avec son voisin, qu’il s’agisse de questions d’approvisionnement en eau ou de territoire par exemple, ou alors pour réaliser des infrastructures communes.

Mon avis sur le sujet est très simple, à quoi bon empiler les structures communales voisines qui ont la même activité économique, sur le même territoire avec le même but et les mêmes clients, alors qu’Aime La Plagne et La Plagne Tarentaise ne devraient faire qu’une seule et même commune et ce depuis longtemps.

Cela coûte beaucoup d’argent public, donc d’impôts, alourdi et ralenti notre fonctionnement, donc notre performance, génère des incohérences de décisions pour notre station, occasionne des réunions innombrables qui usent et démotivent les élus, et qui éloigne de plus en plus les citoyens des décisions qui sont prises.

Il n’y a plus de limites administratives entre nos deux territoires depuis longtemps dans l’esprit des habitants de nos deux communes, mais ce n’est pas le cas dans l’esprit de nos dirigeants qui privilégient la sauvegarde de leurs postes respectifs plutôt que l’intérêt collectif.

Dans l’absolu, je ne suis pas partisan de créer de grands ensembles qui risquent de devenir ingérables, ou à la gestion compliquée, et qui deviennent de réelles « usines à gaz », mais quand on voit toutes les structures qui s’empilent et s’additionnent autour de nous, qui pour certaines d’entre elles sont en plus redondantes, en bon pragmatique, je me dis que « l’usine à gaz » est ce que l’on a sous les yeux aujourd’hui. La logique serait bien de regrouper tout cela pour ne faire qu’un, pour accélérer la prise de décision, pour être plus efficace, plus performant, pour que tout soit bien plus claire pour tout le monde, et enfin pour faire d’énormes économies.

Que les employés de ces structures ne comprennent pas que les économies dont je veux parler seraient faites sur leur dos en supprimant des postes. Il s’agirait de travailler autrement, et qu’il n’y ait pas comme aujourd’hui, des personnes qui fassent le même travail dans plusieurs structures différentes, pour à peu de choses près les mêmes personnes.

Il reste suffisamment de domaines pour lesquels il y a un déficit de personnels, ou alors d’autres à explorer qui nécessiteront de recruter, pour ne pas avoir à se séparer de ceux qui connaissent très bien notre fonctionnement et notre territoire.

Si économie il doit y avoir, c’est bien sur le fonctionnement de nos structures, obtenue par la mise en commun de nos ressources, mais pas sur le personnel de ces structures, que les choses soient bien claires.

Il s’agît d’opérer une réorganisation indispensable pour affronter les échéances à venir, d’additionner les cerveaux, les compétences, les idées, les territoires, et par-dessus tout, de ne plus se faire de croche-pieds en permanence qui nous font perdre du temps, de l’argent, nous divisent, et nous blessent.

Comme je l’ai dit à maintes reprises, ce qui compte ce sont les actes et le résultat.

Chacun est libre de se satisfaire du résultat existant, mais s’il s’agît de se mesurer à ceux qui ont les mêmes objectifs que nous économiquement parlant, car il s’agît bien en priorité de se soucier de la bonne santé de notre économie locale dans l’intérêt de tous, alors, je peux vous dire que nous sommes loin d’être les meilleurs, et il ne suffit pas de regarder ceux qui sont moins performants que nous pour se satisfaire de notre statut (ce qui est une spécialité locale chez nos décideurs), il faut se mesurer à ceux qui qui sont meilleurs que nous. Nous avons déjà beaucoup à apprendre de nos concurrents, mais surtout, nous devons et c’est un impératif, innover pour être meilleur qu’eux, et cela passera par un outil de décision et d’action bien plus performant et efficace que celui que nous possédons en ce moment.

Que chacun d’entre nous essaie de mettre en place un projet qui lui tient à cœur à l’échelle du bassin Aimerain, et vous vous rendrez très vite compte que cela est loin d’être simple, voire impossible, parce que bien trop long et fastidieux.


Notre « machine » locale compliquée, n’est à la sortie qu’une machine conçue pour démotiver, pour « perdre » nos concitoyens, et il faut que cela change.

Nous perdons sans cesse des projets, des talents, qui vont s’épanouir ailleurs, et faire briller d’autres territoires.

Non seulement nous devons les retenir et les aider, mais surtout, nous devons créer un environnement propice pour en attirer d’autres.


Quand il s’agissait de réaliser de telles opérations qui allaient modifier durablement et en profondeur les équilibres locaux, tout aurait dû être mis sur la table, les avantages comme les inconvénients, le ou les buts à atteindre ainsi que l’intérêt qu’il y avait à accomplir ce ou ces regroupements.

Ce n’est qu’après avoir réalisé ce travail d’information complet, que l’on aurait pu soumettre ce ou ces projets au vote des populations concernées, en décidant d’un seuil des deux tiers des votants à atteindre lors de cette consultation, pour valider le projet, qui aurait ensuite été entériné par les conseils municipaux respectifs.

Cela s’appelle une démocratie qui fonctionne, et non pas des actes qui s’apparentent plus à des calculs de circonstance réalisés à marche forcée, sans trop en dire, et organisés entre décideurs.

Que l’on ne me dise pas que des réunions d’information ont eu lieu à cet effet, car si l’on convient que de simples réunions publiques d’une ou deux heures suffisaient pour expliquer en profondeur des changements de fonctionnement et d’organisations millénaires, alors nous n’avons définitivement pas la même notion de la démocratie, et de celle du travail de pédagogie à réaliser pour permettre une bonne compréhension des choses.

On va me dire également que les conseils municipaux respectifs des villages fusionnés se sont prononcés en toute liberté pour valider ces fusions, ce qui est vrai.

J’engage ceux qui me disent cela aujourd’hui, à compter les soutiens des maires respectifs qui ont validés ces fusions au sein de leurs communes, au bénéfice de notre commune nouvelle, ainsi que leur envie ou pas de se présenter aux élections à venir, qui sera le gage d’une croyance réitérée dans ce qu’ils ont entrepris.

Qu’en est-il également au sein de nos communes voisines, quand ceux d’entre eux qui ont tout fait pour s’unir en 2016, émettent l’hypothèse aujourd’hui de reprendre leur autonomie (ce qui possible, simple et prévu par la loi), ou de changer de partenaire.

Nous sommes bien trop proches et liés ensemble, pour que l’évocation de ces problèmes soit prise pour de l’ingérence, car cela pourrait concerner notre commune nouvelle d’Aime La Plagne, et dire qu’il s’agît du problème de notre voisin et pas du nôtre.

Je ne suis pas le seul à entendre beaucoup de voix s’élever pour évoquer des problèmes que nos administrés découvrent chaque jour, et pas seulement au sein de notre commune nouvelle, autour de nous également. Il ne s’agit pas là de nouveaux problèmes, mais uniquement du résultat de situations qui étaient prévisibles. Si le travail avait été fait correctement en amont de ces fusions, ces situations auraient été anticipées et expliquées afin que personne ne soit surpris plus tard.

Si l’on entend même parler de certains désirs de défusions, cela prouve bien que sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, rien n’est fait avec sérieux, méthode, application, et surtout dans l’intérêt de nos concitoyens.

Pour mettre en œuvre une politique d’avenir localement, il nous faudra être bien plus unis qu’à l’heure actuelle, car bon nombre des dysfonctionnements rencontrés au sein de notre commune ne sont que la conséquence d’une gestion au jour le jour des dossiers importants, au gré des envies des uns ou des autres, sans vision à long terme, et le résultat d’une gouvernance non adaptée de notre station entre autres.

S’il est un domaine qui mérite urgemment de la cohérence, c’est bien celui des constructions sur l’ensemble de la Plagne, car chacun fait à sa guise sans se préoccuper de son voisin ou presque, sauf quand il a besoin de ses ressources en eau, et c’est comme cela que nous allons nous retrouver avec l’équivalent d’un douzième satellite virtuel de 8000 lits sur notre territoire.

C’est « indolore et moins visible » car les constructions sont réparties sur l’ensemble des sites, mais à la sortie, cela va engendrer une augmentation de notre capacité d’accueil d’une manière impressionnante, à une époque où tous s’accordent à dire qu’il faut stopper de toute urgence cette fuite en avant suicidaire.

S’il s’agît d’un satellite virtuel, ses clients eux ne le seront pas quand ils encombreront davantage les pistes et remontées mécaniques en périodes de pointe, nos accès, solliciteront encore plus nos ressources naturelles, et engendreront des déchets supplémentaires à traiter, etc etc.

Tout pour donner envie de venir au ski… ou comment scier la branche sur laquelle nous sommes assis, ou encore scier les skis qui nous permettent de faire glisser notre économie locale.

Cette situation globale se trouve être le cocktail parfait pour être inefficace et détourner les citoyens de la chose publique, ce qui ne fait qu’augmenter le risque d’abstention lors des consultations, ou encore le rejet de certaines initiatives par la population pour cause de mécontentement ou d’incompréhension.

Le sujet d’une éventuelle fusion totale des communes de notre bassin Aimerain n’est pas censée faire partie des débats et ne fera pas partie de notre programme, à moins qu’il y ait une forte demande dans ce sens, mais j’engage tout un chacun à y réfléchir dans l’absolu pour l’avenir, car s’il y avait bien une fusion à faire, c’était bien celle de notre bassin Aimerain dans son ensemble.

Que personne ne sous-estime les problèmes de gouvernance de notre station entre autres, car là est bien le cœur du problème pour moi. Cela occasionne beaucoup de lenteur dans les prises de décisions à minima, mais surtout trop de blocages et nuit à notre performance.

Notre modèle économique basé en quasi-totalité sur le tourisme hivernal tel que nous l'avons connu jusqu’à présent risque de devenir incertain en fonction de ce que j’ai expliqué dans les autres sujets traités.

Il est urgent d’adapter notre modèle existant aux futurs changements et en même temps de nous diversifier, nous devons nous réinventer, nous devons comme ceux qui ont créé notre station alors que rien n'était écrit, écrire de nouveau notre avenir, en faisant preuve de créativité et surtout, en étant visionnaires et unis.

Le temps des seigneurs locaux est révolu.

Ceux qui partent en guerre à la moindre occasion pour des problèmes qu’eux-mêmes ont créés, ou parce que leur voisin tire un peu plus la couverture à lui, ce sont trompés de combat, et surtout d’époque.

Je crois qu’il est bon de rappeler ici que nous avons eu jusqu’à présent qu’un seul et incontesté leader, il s’agit du docteur Pierre BORRIONE, initiateur de la création de notre station, et nous sommes tous depuis 60 ans, que les humbles utilisateurs de l’œuvre qu’il a créée avec ceux qui l’ont rapidement rejoint dès le départ, car ils ont cru en lui et son idée, et nous leur devons tout, ne l’oublions jamais.

Ce rappel à l’histoire devrait permettre à certains de redescendre de leur piédestal, et de calmer leurs ardeurs, et de comprendre enfin que faire pousser des immeubles depuis des lustres, n’est pas en soi une finalité et n’a que peu de mérite.

C’est la différence qu’il y a entre être des créateurs, des inventeurs, des visionnaires et de simples bétonneurs.

Force et de constater que le futur tel qu’il faut l’envisager ne concerne que peu certains, ou alors ils sont incapables de l’imaginer, et leur horizon se résume à l'échéance électorale suivante en promettant, promettant, et promettant encore des choses qui ne verront jamais le jour, en faisant aussi preuve d’opportunisme la veille de chaque élection en s’appropriant des propositions adverses qui, une fois élus, s’ajoutent aux promesses non tenues.

Nous savons tous que rien ne se fait en un jour, mais en autant d’années de présence en bonne place au sein de l’exécutif local et même à la tête de notre communauté de commune, tout le monde admet que tout ce qui n’a pas été tenté ou réalisé pendant tout ce temps par notre maire, ne le sera pas davantage en six années supplémentaires.

Il est plus que temps de laisser la place à d’autres.

L’aspiration au changement est telle, que rien ne saura l’entraver.

Il m’est impossible de terminer cette explication, sans rendre hommage à nouveau au docteur Pierre BORRIONE initiateur de la création de notre station et à tous ceux qui ont travaillé avec lui à cette formidable entreprise, qui ont su se projeter dans l’avenir, et l’avenir auquel ils croyaient, se trouve être maintenant notre quotidien, à nous d’écrire celui des générations futures.

Jacques Duc